Ce fut une inspiration soudaine. Assez autobiographique !
Il prit une gorgée de son café trop sucré, rempli de lait, comme il l’aimait.
Assis dans son lit simple, le maigre couvre-pied le recouvrant, les oreillers comme appui, il lisait un livre qu’il avait déjà lu il y a longtemps, mais tombé en amour avec cette collection, il avait décidé de relire les tomes déjà parus. C’était aussi pour voir le dernier tome sur grand écran en n’étant pas trop dépaysé de cet univers fantastique.
C’était rendu une habitude dans son rituel d’avant-sommeil que de lire un ou plusieurs chapitres d’un livre. Il avait recommencé à lire. Cela avait été une impulsion, que de s’imaginer à nouveau les personnages dans les situations données par l’auteure. Ce qu’on aurait pu croire une bonne habitude retrouvée était plutôt une fuite des responsabilités de ce jeune homme. Plongé dans sa lecture, il ne pensait pas aux travaux qu’il devrait finir, aux examens qu’il devrait étudier, ou plutôt mémoriser pour pouvoir ensuite tout régurgiter sur une feuille-réponse. Au lieu d’être un étudiant modèle raisonnable, il préférait faire comme le chat de ses colocataires : se blottir dans un coin et ne penser à rien.
C’était à se demander s’il aimait son programme. Bien sûr que c’était sa passion, mais pourquoi se sentir las de tout ça ? Il faut admettre que c’était la fin de session, là où tous les examens et les travaux s’accumulaient parmi toutes les choses à faire en un concentré de quelques semaines. Il se demandait souvent comment il avait réussi à ce sortir de cet enfer. N’ayant jamais réussi à organiser ses études, souvent à la dernière minute, il se voyait comme un survivant du Parc Jurassique.
Il prit une grande gorgée dans sa tasse préférée, mais comme il était maladroit, il réussi avec un talent inouï propre à lui à renverser du café sur lui. Il se félicita lui-même ; cette fois, c’était plutôt une auto-dérision acquise au fil du temps par ses innombrables gaffes que son ironie malsaine habituelle. Il n’alla pas nettoyer le dégât en allant chercher la débarbouillette dans la cuisine, mais essuya sa bouche du revers de la main, puis s’essuya sur son couvre-lit. Pas besoin de se lever pour ça, pensa-t-il.
Il retourna finir son chapitre, pour ensuite fermer sa lampe en néon en forme de coupe de Dry-Martini, puis se coucher sur le côté entre le matelas un peu dur et le drap un peu court. Il fit aller le flot de ses pensées de remords de n’avoir pas fait grand chose et de ses pensées de déprime sur l’amour. Il était tanné d’être seul, tanné de ses angoisses sur ces véritables sentiments, et de déprimer sur ce sujet.
Il en avait assez de ruminer.
Il s’endormit quelques minutes plus tard, sur le côté, le corps dans une position à faire frémir le Cirque du Soleil.
samedi, janvier 28, 2006
L'homme et son destin
Voilà un autre poème, qui exprime vraiment ce qu'est la vie pour moi.
L’homme et son destin
Voilà l'histoire d'un vieil adolescent naïf
Qui, comme tous les autres humains
Essaie de marcher dans les bois
Que représente les parcelles de son être
Son corps manquant de force et d'agilité
Essaie tant bien que mal de pousser
Il s'évertue avec une volonté troublée
De foncer parmi les broussailles de sa vie
Malgré les fouets des branches dégarnies
Ses pieds effrayés et ses mains tremblotantes
Tentent de combler cette faim gargantuesque
Que de se faire dévorer la tête et le cœur
Mais la nuit devient de plus en plus obscure
Et sa peur envenime ses yeux rouges
Les mots écorchent sa gorge souffrante
Sa bouche en état d'hypothermie se cristallise
Réussira-t-il à s'émerger de cette forêt
En s'époumonant de ces victoires
Où se laissera-t-il tomber au milieu des racines
Et pourrira entre les feuilles mortes ?
L'histoire se terminera soudainement
Sans faire de bruit ou presque
Le vent soufflera dans ses cheveux
Inerte ou revigoré, elle le murmurera.
L’homme et son destin
Voilà l'histoire d'un vieil adolescent naïf
Qui, comme tous les autres humains
Essaie de marcher dans les bois
Que représente les parcelles de son être
Son corps manquant de force et d'agilité
Essaie tant bien que mal de pousser
Il s'évertue avec une volonté troublée
De foncer parmi les broussailles de sa vie
Malgré les fouets des branches dégarnies
Ses pieds effrayés et ses mains tremblotantes
Tentent de combler cette faim gargantuesque
Que de se faire dévorer la tête et le cœur
Mais la nuit devient de plus en plus obscure
Et sa peur envenime ses yeux rouges
Les mots écorchent sa gorge souffrante
Sa bouche en état d'hypothermie se cristallise
Réussira-t-il à s'émerger de cette forêt
En s'époumonant de ces victoires
Où se laissera-t-il tomber au milieu des racines
Et pourrira entre les feuilles mortes ?
L'histoire se terminera soudainement
Sans faire de bruit ou presque
Le vent soufflera dans ses cheveux
Inerte ou revigoré, elle le murmurera.
Jeune Gamin
Voici un poème que j'aime beaucoup. Je le trouve visuellement troublant, et vrai.
Jeune Gamin
Jeune gamin à la peau maigre
Marche sur le plancher de béton gris
Avançant vers un point cardinal
Sans savoir les trois autres
Jeune gamin, nu, imberbe
Les pieds en sang, la tête pesante
Son visage infiniment triste
Sa poitrine aux faibles redondances
Jeune gamin qui s'arrête
Pleure et marmonne
Son cœur rouge
Qui soudain explose
Son corps blême devient alors écarlate
Sa tête qui tourne, tourne et retourne
Il échappe un cri, des cris assourdissants
Puis s'écroule, son crâne se fracasse
Jeune gamin qui meurt
Sur le plancher trop dur
Qui voulait quelque chose
C'était de savoir où aller.
Jeune Gamin
Jeune gamin à la peau maigre
Marche sur le plancher de béton gris
Avançant vers un point cardinal
Sans savoir les trois autres
Jeune gamin, nu, imberbe
Les pieds en sang, la tête pesante
Son visage infiniment triste
Sa poitrine aux faibles redondances
Jeune gamin qui s'arrête
Pleure et marmonne
Son cœur rouge
Qui soudain explose
Son corps blême devient alors écarlate
Sa tête qui tourne, tourne et retourne
Il échappe un cri, des cris assourdissants
Puis s'écroule, son crâne se fracasse
Jeune gamin qui meurt
Sur le plancher trop dur
Qui voulait quelque chose
C'était de savoir où aller.
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