La mort est, point.
C’est être qui tue.
C’est de naître
Qui condamne.
C’est de prendre ses mains
De les laisser fendre au vent
Et de serrer la main
À cet inconnu au loin
C’est de tenter d’attraper l’air
Qui chante sur nos têtes
Des mémoires fragmentées
De toutes ses pièces de corps
C’est de vouloir être apparence
Sans en avoir le besoin
C’est mettre ses yeux
À la place des miroirs
C’est de sortir de son manoir
Et gémir sur le parvis
En tombant comme un taré
Qui pleure ses amours enfuis
C’est de penser
Assez, ce n’est pas trop
Trop assez, ce n’est pas
Et trop, ce n’est pas assez
C’est être
Cet acte infiniment posé
Chaque jour nous est prêté
C'est un livre qui brûle un jour.
Voilà ce qui nous tue.
mardi, mars 09, 2010
mardi, mars 02, 2010
Mes personnages sans histoire
J'ai des personnages. Des émotions, des images. Dois-je les faire parler ou les laisser parler ? Voilà ma question.
J'ai :
Kriss et Fred. Fred est angoisse, destruction de soi. Kriss est colère, destruction de l'autre. Ils sont frères, mais ils s'aiment beaucoup plus. Voici ce qu'ils m'ont dit jusqu'à maintenant :
Kriss
Des mots charcute mon palais et ma langue. Ils tourbillonnent et m’étourdissent de colère. Ces mots sont anciens, sont issus de ma bouche depuis l’enfance. Depuis le jour où ceux qui nous ont appris à rire et à jouer nous ont aussi appris à crier et pleurer. Ce sont leurs noms, leurs noms puant la rancœur qui me racle les parois de mes entrailles. C’est du fond de mon ventre que les mots surgissent hors de ma bouche. Ceux qui m’ont mis au monde et m’ont expatrié du ventre de ma mère ont enfanté en moi une gorge profonde, noire qui, de jour en jour, se remplit de mots, de mots noirs et gris. Mais ce puits n’est pas sans fin. Il se remplit trop vite. Et quand il est à son maximum, tout le noir et le gris se mélangent, calfeutrent ma tête et mon cœur, et mes désirs deviennent rouge. Puis, les mots se subliment en force incontrôlable. Je deviens épileptique et mes cordes vocales s’époumonent. Mes bras et mes poings catapultent leur entourage. Je ne respire plus, je ne vois que ce je frappe. Fred, je m’excuse de devoir te faire subir cette rage chaque jour. Tu ne devrais pas m’aimer comme tu le fais.
Fred
Pourquoi ?
Kriss
Parce que je ne le mérite pas.
Fred
C’est moi qui ne te mérite pas.
Fred et Kriss
C’est moi.
Fred, le regardant dans les yeux
Laisse-moi tes bras.
Il s’y blottit. Kriss pleure.
Kriss
Excuse-moi.
Kriss l’embrasse.
***
Fred
M’entends-tu, Kriss ? Tes oreilles comprennent-elles ma langue ?
Kriss
Ta langue noire.
Fred
Je ne sais pas colorer mes mots.
Kriss
Je le sais. Je l’ai senti.
Fred
Je suis perdu. Dans mon cœur, dans le tien.
Kriss
Enlève ces mots. Ils me crispent les poings.
Fred
Je t’aime.
Kriss l’assène d’un coup de poing.
Kriss
Tu t’es perdu.
Fred l’aggrippe et l’embrasse. Ils s’embrassent d’une violente passion. Fred se brise.
***
Fred
Mon frère, j’attends que la lune me tue ici pour pouvoir t’avouer à quel point j’attends que tes yeux me crient que tu m’aimes. Je ne veux plus entendre tes mots de rage, d’ecchymoses et de coupures. Canalise ta force en ton désir, et prends mon corps comme tu prendrais un oiseau fragile tombé de son nid.
Kriss
Mon frère, j’ai appris à transformer mes larmes en sang de feu. Mes muscles m’appellent, tout l’engrenage des mes os s’activent en une furie incontrôlable. J’ai perdu le contrôle de mon corps, ma tête et mon cœur. Je panse mes plaies par mes pulsions de fracas. J’aimerais te dire des mots qui sonnent en ta tête perdue, qui résonnent en ton cœur marécageux. Mais ces mots, je ne les aie plus en moi.
Fred
Mords-moi. Peu importe mon corps qui souffrira, dévore-moi.
***
Fred
Qu’est-ce que t’attends ? Détruis-moi par dehors. Vas-y. J’ai caché ma peur sous ma peau de frissons. Crie sur moi.
Kriss
J’te veux sang et cœur, bouche et tripes, de glace pour que mes cris de feu te fondent. Comme un éclair de folie je veux t’aspirer par ma gorge armée. Te gober.
Fred
Avale-Moi.
Kriss
J’vais t’avaler.
*********
Quelle est leur histoire, selon vous ?
J'ai :
Kriss et Fred. Fred est angoisse, destruction de soi. Kriss est colère, destruction de l'autre. Ils sont frères, mais ils s'aiment beaucoup plus. Voici ce qu'ils m'ont dit jusqu'à maintenant :
Kriss
Des mots charcute mon palais et ma langue. Ils tourbillonnent et m’étourdissent de colère. Ces mots sont anciens, sont issus de ma bouche depuis l’enfance. Depuis le jour où ceux qui nous ont appris à rire et à jouer nous ont aussi appris à crier et pleurer. Ce sont leurs noms, leurs noms puant la rancœur qui me racle les parois de mes entrailles. C’est du fond de mon ventre que les mots surgissent hors de ma bouche. Ceux qui m’ont mis au monde et m’ont expatrié du ventre de ma mère ont enfanté en moi une gorge profonde, noire qui, de jour en jour, se remplit de mots, de mots noirs et gris. Mais ce puits n’est pas sans fin. Il se remplit trop vite. Et quand il est à son maximum, tout le noir et le gris se mélangent, calfeutrent ma tête et mon cœur, et mes désirs deviennent rouge. Puis, les mots se subliment en force incontrôlable. Je deviens épileptique et mes cordes vocales s’époumonent. Mes bras et mes poings catapultent leur entourage. Je ne respire plus, je ne vois que ce je frappe. Fred, je m’excuse de devoir te faire subir cette rage chaque jour. Tu ne devrais pas m’aimer comme tu le fais.
Fred
Pourquoi ?
Kriss
Parce que je ne le mérite pas.
Fred
C’est moi qui ne te mérite pas.
Fred et Kriss
C’est moi.
Fred, le regardant dans les yeux
Laisse-moi tes bras.
Il s’y blottit. Kriss pleure.
Kriss
Excuse-moi.
Kriss l’embrasse.
***
Fred
M’entends-tu, Kriss ? Tes oreilles comprennent-elles ma langue ?
Kriss
Ta langue noire.
Fred
Je ne sais pas colorer mes mots.
Kriss
Je le sais. Je l’ai senti.
Fred
Je suis perdu. Dans mon cœur, dans le tien.
Kriss
Enlève ces mots. Ils me crispent les poings.
Fred
Je t’aime.
Kriss l’assène d’un coup de poing.
Kriss
Tu t’es perdu.
Fred l’aggrippe et l’embrasse. Ils s’embrassent d’une violente passion. Fred se brise.
***
Fred
Mon frère, j’attends que la lune me tue ici pour pouvoir t’avouer à quel point j’attends que tes yeux me crient que tu m’aimes. Je ne veux plus entendre tes mots de rage, d’ecchymoses et de coupures. Canalise ta force en ton désir, et prends mon corps comme tu prendrais un oiseau fragile tombé de son nid.
Kriss
Mon frère, j’ai appris à transformer mes larmes en sang de feu. Mes muscles m’appellent, tout l’engrenage des mes os s’activent en une furie incontrôlable. J’ai perdu le contrôle de mon corps, ma tête et mon cœur. Je panse mes plaies par mes pulsions de fracas. J’aimerais te dire des mots qui sonnent en ta tête perdue, qui résonnent en ton cœur marécageux. Mais ces mots, je ne les aie plus en moi.
Fred
Mords-moi. Peu importe mon corps qui souffrira, dévore-moi.
***
Fred
Qu’est-ce que t’attends ? Détruis-moi par dehors. Vas-y. J’ai caché ma peur sous ma peau de frissons. Crie sur moi.
Kriss
J’te veux sang et cœur, bouche et tripes, de glace pour que mes cris de feu te fondent. Comme un éclair de folie je veux t’aspirer par ma gorge armée. Te gober.
Fred
Avale-Moi.
Kriss
J’vais t’avaler.
*********
Quelle est leur histoire, selon vous ?
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