"Bonsoir, puis-je prendre votre commande ?"
Il le dit avec plus ou moins de conviction, avec plus ou moins d'intérêt. L'important, c'était d'avoir l'air attentif à la commande d'un client impatient. C'était la énième fois qu'il répètait cette phrase. Son écouteur commençait à lui faire mal aux oreilles. Mais comme il était attitré à ce poste, et qu'il travaillait, il n'avait pas le choix. À vrai dire oui, mais disons que s'enfuir sans raison donne mauvaise impression.
Ce qu'il détestait le plus, c'était les commandes floues. Ou plutôt comme si c'que le client était évident pour le monde entier.
"J'vais prendre un café."
" (J'vous donne le silex ? Ou vous voulez venir à ma place le préparer ?) Quel format ? "
" Ben là ! Un Grand !"
"(C'est vrai ! J'aurais dû le deviner, Monsieur ! Suis-je sotte...) On met quelque chose à l'intérieur ? "
" Mmm...2 lait 3 sucre...Non ! 3 lait...Eeh...Avez-vous d'la crème ? "
" (Non, Ça l'extiste pas ça, c't'une légende urbaine.) Oui. "
" Bon mets moi d'la crème d'ebord. "
" (Parfait, j'vous l'crisse d'en face ou dans L'verre ?) Vous pouvez avancer, on vous prépare ça. "
Il était absolument fatigué. Bon, en général, il n'est pas aussi violent dans ses pensées, mais disons que sa journée, il l'avait dans l'corps.
Le combat mental qu'il entretenait parfois avec ses clients baveux le libérait, mais il savait qu'il perdait à l'avance :
1-Le client a toujours raison.
2-Son habit le rendait tout sauf sexy et supérieur.
Mais bon. Que peut-il faire de plus ?
Rien, sauf rajouter du sucre dans le putain de café.
mardi, décembre 26, 2006
vendredi, décembre 22, 2006
L'envie
Je tourne...
Non, le plancher tourne
Je reste fixe
Le sol virevolte
Je distingue
Parmi les vagues sombres
Des grands rouges
Qui mutilent leur langues
Ils se touchent
Se frôlent sans hésitations
Je voix des yeux
Qui chuchottent : embrasse-moi
Je leur crie alors : Moi ?
Est-ce pour moi ?
J'entends alors des rires
Qui me percent les oreilles
Alors j'arrête le maelstrom
Et je vois deux corps masculins
Nus et enduits de soie écarlate
Qui s'arrachent les lèvres
Je pleure
Je vomis
Je tombe
Puis noir.
Non, le plancher tourne
Je reste fixe
Le sol virevolte
Je distingue
Parmi les vagues sombres
Des grands rouges
Qui mutilent leur langues
Ils se touchent
Se frôlent sans hésitations
Je voix des yeux
Qui chuchottent : embrasse-moi
Je leur crie alors : Moi ?
Est-ce pour moi ?
J'entends alors des rires
Qui me percent les oreilles
Alors j'arrête le maelstrom
Et je vois deux corps masculins
Nus et enduits de soie écarlate
Qui s'arrachent les lèvres
Je pleure
Je vomis
Je tombe
Puis noir.
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